La méditation, un processus
Des chercheurs de l’université Emory ont analysé le cerveau de personnes âgées de 28 à 66 as pratiquant la méditation régulièrement (depuis au moins 1 an). Ils ont mis en évidence la trajectoire que suit le cerveau lorsque nous méditons. La méditation comprendrait quatre phases principales qui se succèdent de la manière suivante:
- Concentration
Focalisation sur un objet comme la respiration, une partie du corps, la compassion, la flamme d’une bougie, un son…
- Vagabondage
Survient lorsque le cerveau est fortement tenté par les pensées « par défaut », les ruminements, les choses à faire etc.
- Prise de conscience
Advient lorsque le méditant réalise que son esprit erre et n’est alors plus focalisé.
- Bascule
Représente le moment où le méditant reporte à nouveau son attention sur l’objet de méditation, il se concentre à nouveau.
Les chercheurs ont identifié des schémas d’activation neurone au cours de chacune de ces quatre phases. Pendant la phase de concentration (1), de prise de conscience (3) et de bascule (4), l’activité a été détectée dans les régions associées à l’attention et à l’exécutif.
Le vagabondage (2) quant à lui est associé au réseau de mode par défaut (flots de pensées aléatoires négatives). La méditation active ainsi certaines régions du cerveau, tout en inactivant les pensées automatiques inconscientes.
Les débuts de la méditation
Ainsi, restez confiant si vous vous sentez systématiquement distrait et si vous avez du mal à maintenir votre concentration. C’est tout à fait normal ! Très rares sont les personnes qui basculent rapidement dans la félicité et qui arrivent à s’y maintenir longtemps (ou pour toujours), tel que le Bouddha après l’éveil.
Les méditants avancés peuvent tenir 60 secondes en état d’illumination, alors que les novices ne peuvent pas tenir 10 secondes. Mais plus vous répétez la pratique, plus vous induisez des changements neuroplastiques. Des régions cérébrales se développement, comme celles du bonheur, du calme, de la paix intérieure, et il devient toujours plus facile d’accéder à ces états (et de les tenir plus longtemps).
Qualité avant quantité
Néanmoins, bien que le nombre d’heures passées à méditer fera de vous un méditant de plus en plus expérimenté, la qualité de la méditation a toute son importance. En effet, vous pouvez passer de longues heures assis en pensant à méditer, alors qu’en réalité, vous ne faites que renforcer les pensées automatiques inconscientes.
Dans la période de temps que vous consacrez à la méditation, il faut donc distinguer le temps où vous êtes vraiment en méditation et le temps où vous êtes dans le vagabondage. S’asseoir les yeux fermés pour vagabonder n’a aucun sens ! Il vaut mieux dormir où s’activer dans une tâche qui nous plait !
Plus vous vous entraînerez à faire revenir votre attention sur le moment présent (ou l’objet de méditation), plus il vous est facile d’atteindre un vrai état de méditation (ondes alpha et au-delà).