La patience est le sourire de l’âme.

Philippe Obrecht

CULTIVER LA PATIENCE PAR LE YOGA

Une petite histoire comme tant d’autres

C’était un jour d’hiver, je partais à mon cours de Yoga, la neige tombait en abondance. Vingt centimètre, c’est peu en soi mais ça suffit à changer les rapports sociaux. Car arrivé à l’arrêt de tram « Moilesullaz » les tensions se font déjà sentir.

Le changement soudain des conditions climatiques a déréglé l’organisation illusoire dans laquelle tout le monde aime s’endormir et aucun des transports publics n’est à l’heure. Alors il faut attendre….mais voilà une nouvelle pratique pas si facile pour tout le monde ! Certains parleront de « stress« .

 

Quand la tension monte…si seulement c’était l’énergie Kundalini !

Après une dizaine de minutes d’attente, la tension sur le quai est toujours plus présente. Puis enfin un tram arrive. Alors évidemment tout le monde se précipite, puis après deux trois arrêts, nous nous retrouvons serrés comme des sardines.

Il fait froid, puis finalement chaud. Obliger de se serrer. Certains parlent, sourient, d’autres regardent ailleurs et se taisent. Face aux regards et à l’ambiance locale, c’est à se demander si le wagon ne se dirige pas vers « un camp de la mort ». Fort heureusement, je vois encore les sigles « TPG » ce qui me rassure quant à la destination….

Puis comme si cela n’était pas suffisant, les portes s’ouvrent et se ferment de manière brusque, faisant du bruit et déclenchant une petit alarme sonore « tututu ». Le chauffeur s’arrête, sort de sa cabine, joue et trafique les portes. Elles se ferment, ouf, le calme enfin. Mais ne voila pas que cela se produit à chaque station. Calmement le chauffeur se retrouve alors à aller et venir à chaque fois.

La goutte d’eau faisant tomber les masques

Puis, une gentille dame avec son enfant dans la poussette montent à bord. Un peu serré, mais personnellement, ça va, autant en rire et puis la proximité, c’est agréable. Mais….à force de tensions « ambiantes », l’enfant, dans sa sensibilité, se met à crier et pleurer.

Quelques personnes sourient, mais les autres font une tête dont même un condamné à mort aurait peur. Alors le petit ne peut que pleurer encore plus face à cette misère humaine et spirituelle. Et ne voila pas qu’un cher et tendre monsieur se met lui aussi à crier, sur la dame, parce que son enfant « fait du bruit ». C’est à elle de « gérer », de le prendre dans les bras (alors qu’elle n’en a pas la place) et de contrôler « son môme ». L’homme est rouge, fou, arrogant, incompréhensif et sans compassion. Trop c’est trop, j’éclate de rire.

 

La patience, une vertue

Que dire donc de ce genre de réaction ?

A l’ère de la « super » communication, l’homme est devenu impatient et vingt centimètres de neige suffisent pour faire ressortir le malaise sociétal. Pourtant, la patience est bien une vertue élémentaire de l’être humain.

Mais comment la connaitre si elle n’est pas enseignée ?

A l’heure des Iphones, Ipad, I machins et I trucs, le moment présent et l’absence de quelconque activité sont laissés de côté. Mais devons nous toujours être occupé ? Comment se connaitre soi si notre esprit est constamment projeter dans un écran ? Ou bien même dans des pensées, des jugements, des critiques.

N’y a t-il pas derrière tout cela un silence agréable à être tout simplement ?

Attendre patiemment, voilà donc la matière principale à éduquer ! Parce que les connaissances sans les vertus ne sont que des graines sans substrats.

 

LA PATIENCE,  UNE VALEUR INNÉE ?

Encore le modernisme

La patience était auparant « innée », parce que l’homme devait s’en remettre à la nature et à ses conditions. Mais si le « modernisne » doit amener l’homme à ne plus se supporter lui même, autant vivre comme Cromagnon ! Parce que tout cela n’a aucun sens.

Le comble de la patience, c’est que ce sont les patients qui doivent  l’être plus encore. Nous devons patienter face à une situation difficile, mais aussi face aux impatients générants encore plus de stress.

D’ailleurs l’homonymie du mot « patient » avec la médecine me porte à me demander si ce n’est pas nous qui finalement sommes malades… Mais peut-être tout n’est pas perdu. Dans un élan de compassion envers l’enfant et le vieil homme, nous pouvons réapprendre. Pour certains cela ne sera probablement pas tout de suite facile, mais l’esprit s’adapte vite.

Pour cultiver la patience, il n’y a rien de plus simple: il suffit de ne rien faire ! Rien absolument rien. Pourtant, paradoxalement, c’est en ne faisant rien que nous arrivons à tout: la comprehension fondamentale de qui nous sommes.

 

CULTIVER LA PATIENCE

La patience s’apprend mais se cultive aussi. Notre monde offre bien des situations où nous pouvons simplement rester là à observer.

Oui ce n’est pas toujours facile, mais l’identification individualiste n’est à l’heure d’aujourd’hui plus qu’un vieux mythe sans aucun avenir. Notre survie dépend essentiellement de notre habilité à vivre ensemble, dans le calme et la paix. Tout se que nous faisons autour n’est qu’un « moyen » pour y arriver. Mais dans le flot d’informations, certains se perdent et confondent moyen avec objectif.

 

Première démarche

La première chose à faire, c’est d’abord d’être patient soi-même, de relativiser et de sourire. Il est bien de se rappeler que chacun d’entre nous n’est qu’une expression de la vie elle même et que nous faisons tous parti d’un tout. Le « je », « tu », « ils » ne sont que des artifices pour diviser….et donc mieux régner. Mais soyons patient, tout va changer et s’améliorer….

 

Deuxième démarche

La deuxième chose à faire, c’est d’enseigner la patience.

Si vous êtes parent, osez prendre du temps à ne « rien faire » avec votre enfant. Et si il s’ennuit, et bien continuez, vous êtes sur la bonne voie !

Mais certains ont peur, ils veulent être des « bons » parents et vivent eux-mêmes déjà dans l’impatience alors ce n’est pas facile. Mais sachez que quoi qu’il arrive, la vie se chargera bien de nous éduquer tous. Alors, il serait dommage de perdre du temps et passer des années dans les stress et sur le mauvais chemin.

Dans le monde actuel, cultiver la patience est primordiale et clairement un atoût pour chacun qui en fait l’effort. Prenons donc le temps. Personnellement, j’aime méditer partout là ou je peux. Dans les transports publiques, dans une gare, dans un supermarché. Et si je dois attendre, et bien je me souviens que je n’ai rien de plus important à faire que d’être là avec moi même.

Oui parfois ce n’est pas facile, mais dans tous les cas ça l’est de jour en jour. Au point d’apprécier vraiment le calme et de faire passer les autres en premier, même si nous-même sommes déjà en retard.

 

La patience pour vivre mieux

Et au delà de la patience, la compassion et l’amour grandissent. La vie devient nettement plus légère, plus facile, plus humble, plus gracieuse. Et tout cela est gratuit et ne demande aucun autre effort que de s’abandonner à être. Parce que derrière  se cache un bonheur indescriptible, profond et authentique, la paix. Qu’attendons nous donc tous pour le découvrir ? La méditation, ce n’est pas que dans des cours, c’est partout !

 

LE YOGA POUR CULTIVER LA PATIENCE

Le Yoga est une discipline où l on apprend la patience, tant à travers les postures du corps que la philosophie.

Le But du Yoga  » Yogash Chitta Vritti Nirodha » (aphorisme Sanskrit) est de calmer les fluctuations du mental. En gros « arrêter de penser ». Pour cela, nous pratiquons les fameuses postures « asanas » mais le Yoga est bien plus que ça. La pratique passe par des exercices de respiration (pranayama), de vibrations (mantras), des chants, des étirements, la relaxation, l’auto-hypnose (Nidra), par le rire et plus encore.

La philosophie du Yoga parle de la patience « Santocha« , le contentement, la satisfaction. Celui-ci induit évidemment la patience, vertue sur laquelle est basée toute l’approche du Yoga. Malheureusement, il est aujourd’hui trop coutume de voir du « Yoga » tsic tsac boum où l’on part dans tous les sens, vite, encore plus vite….

 

Pratiquer correctement le Yoga grâce à la patience

Idéalement, pratiquer le Yoga permet de cultiver la patience. On prend le temps, on respire on ressent.

Il n’y a ni but ni performance. Chacun suit à son rythme, à l’écoute de SON corps.

Le Yoga est quelque chose de personnel et d’intuitif. Les cours collectifs sont en soi des « jeux » ou des « piqures de rappel », en aucun cas il est possible de vraiment s’ y abandonner comme dans une pratique personnelle.

Les « progrès », les améliorations physiques et physiques, se font au fil du temps. Il n’est pas possible « d’accélérer le processus » comme certains aimeraient tant. La patience est donc une sinon LA vertue apportant des résultats, des bienfaits profonds.

 

Prendre le temps de ressentir et rentrer en méditation

Tous les cours de Yoga ont pour « but » de nous amener dans une « transe », dans un état où l’on s’abandonne au Divin, à la vie, à l’inconnu. C’est un processus de nettoyage inconscient, une pratique méditative, qui définitivement nous apprend à être plus patient. Il devient alors plus facile d’accueillir les aléas de la vie, de se détacher, de rester léger.

S’en suit alors la joie, la bienveillance, l’amour.

 

La Patience du Yogi

Que ce soit niveau souplesse physique ou tolérance « mentale », le Yoga n’apporte pas des changements spontanés. Il faut pratiquer, pratiquer, pratiquer.

Parfois le corps avance vite, mais pas le reste. Nous restons sujets aux émotions fortes, aux changements d’humeurs, à la réactivité.

À travers la respiration, le mouvement, la philosophie, un bien-être, une paix intérieure s’installe. Rester dans une posture inconfortable et respirer, tous les jours, c’est difficile, mais c’est là que nous cultivons la patience.

Le Yogi est donc un être patient avant tout. Et que l’on aime ou pas le Yoga, il devient impératif que nous devenions tous Yogi. 

Le monde s’en portera tellement mieux.

 

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